Devant le parlement de Taipei, la foule bruyante brandit fièrement le drapeau multicolore dans l’attente d’une décision qui pourrait bien changer les mœurs du mariage sur le continent Asiatique.
Alors que chaque année des dizaines de milliers de personnes participent à la Gay Pride, des manifestations se font hostiles à toute évolution positive en faveurs de l’élargissement des droits du mariage.
Ce mercredi 24 juin, la cour constitutionnelle de Taiwan revisite le code civil, un nouveau regard qui pourrait bien déboucher sur l’autorisation du mariage gay. Jusque là, le contrat de mariage ne pouvait être conclu qu’entre un homme et une femme, mais cette restriction semble présenter quelques failles face à la volonté d’une égalité entre les citoyens. Les principes de la constitution qui garantissent la liberté du mariage pourrait bien être remis en cause pour autoriser l’union entre les personnes de mêmes sexes.
Récemment élue (mai 2016), la présidente Tsai Ing-Wen, défend ouvertement le mariage pour tous, cependant le vice président, Chen Chien-jien, catholique affirmé, exprime quelques réticences même si il ne se montre pas fondamentalement contre :
« Taiwan est un pays libre et démocratique. Nous devons veiller à protéger les droits fondamentaux de tous »
L’île comporte une population très conservatrice qui redoute que le mariage pour tous détruise les valeurs de la famille. Bouddhistes et chrétiens s’opposent au mariage gay jusqu’à manifester leur fébrilité dans la rue, parfois de manière violente face à une peur du changement de la définition de l’union. Le clivage se creuse face à un combat de valeurs. Pourtant, la révision du code civil a pour seul et unique but de protéger la dignité humaine sans pour autant salir un héritage ancestrale. L’ouverture d’esprit que le mariage pour tous implique, peut cependant être perçue comme une rupture avec les valeurs familiales et codes traditionnels profondément ancrés dans cette société.
Cette prise de conscience sur l’île nationaliste de Taiwan, émancipée de la chine depuis 1979, peut avoir un impact indéniable sur le territoire asiatique. On espère que cette évolution au conditionnelle résonnera dans les régions environnantes en particulier en Corée du Sud et au Japon.
La joie est omniprésente et réveille un certain optimiste dans la communauté homosexuelle même si selon certains, c’est un changement qui aurait du être fait depuis bien longtemps.
Solène