La frite, c’est chic

Jeudi dernier, j’ai été infidèle.
J’ai pourtant passé mes meilleures viewings parties de Drag Race en compagnie de Kam Hugh, l’année dernière. Mais la prochaine qu’elle allait animer, à l’étage du Gibus, était dimanche et j’étais trop impatiente pour attendre si longtemps… Alors oui, je le confesse, j’ai découvert l’épisode 1 de Drag Race Belgique en compagnie de Minima Gesté, lors de sa viewing party de jeudi, À la Folie. Je n’en suis pas très fière, mais je n’ai aucun regret car c’était une très bonne soirée à laquelle j’ai envie de vous convier à travers un petit débrief de mon expérience.

Avertissement avant de commencer : cet article contient spoilers et paillettes, alors allez voir l’épisode si vous voulez le découvrir par vous-même avant de poursuivre votre lecture.
Vous êtes prêt.e.s ?
Alors start your engine !

 

Bonne chance… et ne merdez pas !

Après avoir fui mon travail et mes responsabilités, je me retrouve devant l’entrée d’À la folie. La story Instagram de Minima Gesté indiquait une ouverture des portes à 18h, je suis pile dans les temps. Je suis rejointe presque immédiatement par une amie, qui, nouvelle Parisienne, est sur le
point de faire ses premiers pas dans ce bar/restaurant/club/tout ce dont on peut rêver. En habituée du lieu, je l’emmène directement au bar et je lui intime de me suivre dans l’escalier qui mène à l’étage où des bancs ont été installés pour l’occasion. C’est encore plutôt désert et nous choisissons de nous installer sur la quatrième rangée (Erreur de notre part ! Si vous êtes un petit format, mettez-vous le plus près possible de l’écran pour apprécier l’épisode, à défaut des têtes des gens devant vous !).
Finalement, la viewing ne commence qu’à 20h, alors ne faites pas comme nous, venez un peu plus tard ! Ceci dit, l’attente en valait la peine. Minima, avec sa casquette strassée CGT, est une vision. Et une excellente hôtesse (je n’en étais pas à mon coup d’essai, c’est vrai, j’avais déjà passé une viewing de Drag Race France en sa compagnie et je savais que j’étais entre de bonnes mains). Après une salutation de sa part, ainsi qu’une petite piqûre de rappel à ne pas se déchaîner sur les queens sur les réseaux sociaux (sérieux, elle a raison, ne faites pas ça !), l’écran s’anime. C’est un petit message des queens de Belgique, et ça me rend encore plus impatiente de les découvrir. Et, enfin, l’épisode débute.

Je ne vais pas vous détailler chacune des entrées (parce que ce serait trop long et que la seule expertise que j’ai, c’est si oui ou non la queen me décroche la mâchoire quand elle arrive dans l’atelier), mais j’ai quand même noté quelques queens qui ont fait sensation dès leur première
apparition à l’écran. Les « wow » avaient l’air assez unanimes dans la salle dès qu’Athena Sorgelikis a fait son entrée avec son air de conquérante, entre deux rires déclenchés par une énième punchline d’Edna Sorgelsen. On apprend d’ailleurs que ces deux-là sont fille et mère de drag, et j’espère que cette famille va aller loin, car elle promet. Pour ma part, j’ai laissé mon Mojito de côté quand Brittany von Bottoks est apparue dans sa robe « peluches » très colorée qui a fait remonter en moi des souvenirs de la tenue de lipsynch d’Yvie Oddly sur S.O.S., en finale de Drag Race saison 11.

Elle avait, à partir de là, toute mon attention. De même que Drag Couenne. Moi qui aime les clous en tous genres sur les tenues… j’étais servie ! Et j’en veux plus ! Mais pas le temps pour ça, car une sonnerie d’alarme retentit et annonce l’arrivée imminente de la queen présentatrice de cette saison : Rita Baga. J’avoue que Nicky Doll me manque beaucoup, mais l’accent québécois de cette queen que je ne connais pas (je n’ai pas vu toutes les saisons de Canada’s Drag Race, je l’avoue, car parfois j’ai une vie en dehors de cette émission !) me la rend automatiquement sympathique. D’autant plus qu’elle annonce que le maxi défi de la semaine sur lesquels les queens vont s’affronter est l’un de mes préférés : le talent show.

Talent show

Après un temps dans l’atelier durant lequel nous apprenons à connaître un peu mieux les queens, c’est l’heure pour elles de monter sur scène pour le talent show. Là encore, je ne vais pas détailler tous les numéros présentés (pour vous laisser des surprises, et aussi parce que ce n’est pas
comme si j’avais assez de talent moi-même pour juger correctement celui des autres !), mais voici ceux qui m’ont marqués.
Ça commençait assez fort avec Mocca Bone qui, avec son numéro de danse sur pointes, ne pouvait pas me faire plus plaisir. J’ai eu un faible pour Lady Camden de la saison 14 américaine, qui avait opté pour le ballet (en talons !) pour son talent show, alors voir Mocca enchaîner pointes, tours et finir sur un split, ça avait tout pour me séduire. On peut aussi noter la gymnastique rythmique assez drôle de Susan, et la routine comique d’Athena Sorgelikis, avec son rendez-vous raté qui a fait sourire dans la salle (et gasp aussi, car elle a quand même craché du feu !). Salle qui a, par contre, été complètement renversée de rire par le numéro de Valenciaga, qui joue du kazoo d’une façon qui lui est propre. Je laisse le mystère entier pour que vous viviez pleinement ce moment de « What the fuck ! » si vous ne l’avez pas vu… il n’y a vraiment que dans Drag Race qu’on peut voir ce genre de truc, mais n’est-ce pas pour ça aussi qu’on aime cette émission ? Pour ma part, c’est Drag Couenne qui a emporté mes
faveurs avec sa reprise de Femme like you. Avant même qu’elle n’ouvre la bouche, elle m’avait déjà emportée avec elle. Cette démarche sur la scène, ce look, ces ongles démesurés qui viennent capturer le micro… Et cette voix grave qui remue. J’avais eu un gros coup de cœur pour La Briochée et Soa de Muse lors du talent show de la version française, tellement que j’entends encore Hyacinthe tandis que j’écris ces lignes, mais j’ai chopé des frissons monstrueux quand Drag Couenne a commencé à chanter. Bien avant qu’Amanda Tears ne commente en off : « Drag Couenne… la chair de poule » ! Tout ce qui en ressort, c’est que je veux une drag like her pour m’emmener au bout du monde (ou, à défaut, au bout de cette saison).

Bring it to the runway

Après un petit sondage de Minima pour connaître qui, selon nous, avait des chances de remporter le talent show (la salle est visiblement partagée entre Athena et Couenne), place au runway ! Catégorie : Belgicolor (noir, jaune et rouge). Et on a tous crié devant l’écran d’À la folie quand Susan est apparue dans sa tenue jaune à épaulettes. Pour ma part, c’était juste un mini orgasme car elle m’évoquait la tenue que portait Bosco (qui a volé mon cœur en saison 14) lors du runway « Shoulderpads ». Des épaulettes jaunes et des lunettes à verres teintés en forme de triangle… c’est tout ce qu’il faut pour me séduire, j’espère que vous prenez des notes ! Mais c’est bien Athena Sorgelikis qui a fait l’unanimité avec son look insectoïde incroyable qui m’a donné une légère vibe de La Grande Dame lors du défilé « Dites-le avec des fleurs » de Drag Race France. Un look qui m’a aussi appris le nom d’une chenille (« bombyx disparate », si vous voulez briller en société). J’ai aussi aimé la gaufre dorée géante d’Amanda Tears, parce que c’est ça que j’attends d’un Drag Race Belgique, on ne va pas se mentir. Et enfin, le collier de Brittany von Bottoks. J’ai une adoration pour les colliers cloutés, et j’avais envie de prendre un billet pour la Belgique et de venir le lui arracher… avant d’aller manger une gaufre. Un look qui, cependant, ne rattrape pas son talent show hasardeux. Comme le rappelle alors Minima, presque toutes les queens qui ont tenté un numéro de stand-up au talent show se sont vautrées… sauf Paloma et, rien que pour ça, elle a amplement mérité sa couronne. Cette maxime se vérifie là encore, avec Brittany en bottom two aux côtés d’Amanda Tears. Qui, selon moi, n’avait pas démérité autant que le montage de la prod le laissait entendre, avec son numéro qui avait une certaine poésie… mais je ne travaille pas pour l’émission alors je me tais et je termine mon Mojito tandis que les deux queens inaugurent le tout premier lipsynch de la saison, sur Tous les mêmes de Stromae. Avec Brittany von Bottoks qui se tire une balle dans le pied (littéralement) en retirant ses talons dès le début. Un lipsynch qui signe sa fin dans cette compétition, ainsi que celle de l’épisode.
Pour autant, après avoir animé la viewing, Minima Gesté a encore de quoi nous ravir. Elle nous invite à descendre et performe, dans l’escalier, un lipsynch sur Formidable, de Stromae. Comme elle le dit elle-même, elle préfère ne pas performer sur la même chanson que les queens de l’épisode lors des viewings. Tant mieux. C’est poignant de la voir lipsyncher sur cette chanson-là. Et surtout très impressionnant, car elle titube comme Stromae dans son clip… mais dans un escalier en métal… et en talons… je lui tirerais volontiers ma casquette strassée CGT si j’en possédais une, moi aussi ! Mais, à la place, le public se répand en applaudissements et c’est l’heure du DJ set. Pour les autres. Moi je suis épuisée par des nuits blanches et je préfère ne pas en enchaîner une nouvelle. Alors je marche vers la ligne 7 en me disant, sans doute pour la centième fois, que j’ai une chance incroyable de vivre des moments comme celui que je viens de passer.

J’espère que ce petit récit vous aura donné envie de vous joindre à moi pour une prochaine viewing party de Drag Race Belgique. D’autant plus que c’est Amanda Tears elle-même qui les animera à partir de la semaine prochaine au même endroit (où elle sera accompagnée de Mocca Bone).
Je vous attends pour boire un Mojito en bonne compagnie !
Et promis, une prochaine fois, j’irai chez Kam Hugh !