Vos Souvenirs érotiques

Premières fois, uniques fois ou dernières fois. Dans une cuisine, sur une plage, dans un lit, au cours d’une soirée, dans les toilettes. Avec une amante, l’être aimé ou une femme plus âgée. Peu importe. Il s’agit de vos fois à vous, qui m’avez confiées vos plus beaux souvenirs érotiques.

Pour ce week-end de Pride où les lesbiennes furent visibles plus que jamais, mais qui doivent encore se battre pour plus de poids sur les politiques de notre gouvernement, doivent encore lutter pour plus de visibilité au sein du mouvement LBGT, j’ai décidé de vous donner la parole à vous, chères lectrices de Barbi(e)turix. La sexualité des lesbiennes est souvent occultée, et quand elle est rendue visible, elle est mal traitée.

C’est ainsi qu’en me confiant vos plus beaux souvenirs érotiques et en acceptant qu’ils soient publiés, vous permettez la visibilité de nos sexualités.

Premières fois

 Pour Lili*, 33 ans, son plus beau souvenir érotique reste sa toute première fois lorsqu’elle était encore à peine une adolescente :

« Ce jour là, j’étais allée à la plage avec elle et son copain…et après qu’il soit parti faire un tour, nous sommes restées là, elle et moi. Elle était très tendre et attentionnée avec moi, sans doute parce que j’étais encore un peu une gamine. Nous sommes allées nous baigner dans une petite crique…puis tout a commencé. Elle était seins nus, et avait une poitrine généreuse, un corps vraiment bien fait et un très beau sourire alors que moi j’étais petite, dodue, avec des cheveux courts et l’air un peu masculin. On a commencé à jouer dans l’eau profonde qui était entourée de rochers…elle me portait et me jetait à l’eau…puis les étreintes devenaient de plus en plus fortes et longues…

C’est étrange de raconter tout cela maintenant car j’étais jeune, mais je pense que ma libido était déjà très précoce et forte.

Je me suis alors retrouvée sur son dos, et alors qu’elle me portait, mes mains ont glissé sur sa poitrine, que j’ai alors caressée doucement presque de façon infantile…comme si j’attendais son accord. Puis, quand j’ai senti ses tétons se durcir sous mes caresses, j’ai continué dans cette voie…Ensuite, elle m’a prise dans ses bras et nous nous sommes collées l’une à l’autre, nos jambes s’encerclaient et nos corps s’imbriquaient…je l’embrassai dans le cou, la nuque, sur les joues, sur les lèvres…c’était doux…mon premier vrai baiser.

Nous nous sommes posées sur un rocher, l’une contre l’autre, pleines d’interdits et pleins d’envie(s)…

Je repris mes caresses de mes mains tremblantes, je longeai ses courbes doucement, puis de plus en plus rapidement. Je sentais la chaleur de ses cuisses, qui s’entrouvaient dans l’attente de mes caresses, j’esquivais son sexe et jouais avec ses tétons…ma bouche prenait la relève, ma main glissa le long de son flan, son aine, puis sur la toison de son sexe…humide, tendu…comme un appel à ce que je vienne en elle. Je retirai les ficelles de son maillot, elle était nue, magnifique. Mes doigts allèrent jouer avec son clitoris, il vibrait à chaque passage, je sentais que plus j’en jouais, plus elle en voulait. Mon autre main s’engouffra dans son vagin, et ma langue prit la relève sur mes doigts humides…

Je la fis jouir et comme nous étions éloignées du reste du monde, elle cria, en sueur.

Je me retrouvais sous elle, ses mains beaucoup plus expertes que les miennes se dirigèrent pour ôter mon maillot de bain. Elle était beaucoup plus rude et rapide que moi, elle voulait me rendre le plaisir que je lui avais donné. Je jouis très rapidement car trop excitée de ce qui venait de se passer.

J’ai ressenti énormément de plaisir, je pense que c’est là que j’ai compris que j’aimais les femmes.

Se remettre tout cela en mémoire…j’ai souvent recherché à reproduire ce moment qui reste pour moi complètement surréaliste. »

Pour Laura, 30 ans, ce sont deux autres premières fois qu’elle m’a confié :

« C’était avec une fille avec qui je suis restée trois ans….j’avais 19 ans et depuis un petit moment je fantasmais sur la pénétration anale (en tant que donneuse et receveuse). Un jour, mon ex a tout naturellement tenté une approche sans savoir si cela me plairait. Je sentis une excitation en moi, puis une libération…comme une évidence…je ressentis une chaleur de plus grande complicité sexuelle entre nous. Pour moi, je franchissais une étape dans ma vie sexuelle parce que je réalisais quelque chose que je voulais assouvir depuis longtemps ».

« C’était avec la même fille, c’est moi qui lui avais proposé de tenter ça. J’avais vraiment confiance en elle, et elle fut séduite par ma proposition. Nous étions aux toilettes, sur les toilettes et elle s’est alors assise sur moi…et alors qu’elle me caressait…j’ai commencé à uriner sur sa main…c’était encore mieux que d’assouvir mon fantasme de la pénétration anale. Uriner sur sa main, c’était comme entrer dans une intimité encore plus forte et plus intense que si elle me pénétrait…C’était incroyable. J’ai vécu ça comme une libération absolue…psychologiquement surtout »

Des fois uniques

Pour Garance, 27 ans, ce sont des fois uniques, inattendues dont elle se souvient le plus  :

« Mes meilleurs souvenirs érotiques, je les ai vécus à des moment où je m’y attendais le moins, des moments prévus. Comme une fois alors que ma copine nous préparait à manger…je me suis approchée derrière elle…nous nous sommes embrassées, doucement…puis de façon plus intense. Elle était dos au mur, mes mains courraient sur son corps, je l’ai débarrassé de son haut, elle du mien. Puis, je l’ai retournée, j’embrassais sa nuque dévoilée, son cou…je mordillais le lobe de ses oreilles… ma langue passait sur ses épaules, sur le haut de son dos. Une de mes mains emprisonnait son sein tandis que mon autre main se glissait entre ses jambes. Je l’ai prise comme ça, mon ventre contre son dos…c’était…hum…mmmh…hum. »

« Une nuit, alors que nous dormions l’une contre l’autre dans la position de la cuillère, je sentais sa peau sous mes doigts, je sentais que je me collais à elle de manière à ne plus vouloir faire qu’une…j’avais les yeux fermés, je sentis son bras se redresser vers ma tête et prendre ma nuque…et on s’est embrassé…dans un état second…Nous avons fait l’amour une heure à moitié endormies ».

 Manon, 28 ans se souvient de plusieurs fois uniques :

« Un dimanche après-midi après une séance de sport… une partie de tennis et un parcours de golf (oui c’est du sport huhu). Les endorphines devaient bien décupler le désir et le plaisir…C’était au mois de juillet…il faisait vraiment chaud, l’atmosphère était vraiment propice à ça…je perdis le contrôler, j’ai véritablement lâché prise…puis la transpiration… »

« Mon autre fois érotique a eu lieu à la dernière Wet For Me. Je n’entendais même plus la musique, elle était juste un filigrane. Je ne pouvais pas embrasser en public la fille avec qui j’étais, enfin, au début de la soirée surtout. Je ne pouvais que lui lancer des regards assez évocateurs et lui dire à l’oreille que je n’en pouvais plus. C’était une torture. Puis, dans un coin à droite de la scène…oulala…je crois n’avoir jamais ressenti autant d’excitation de toute ma vie…nous étions contre le poteau, puis elle a mis la main dans sa culotte et a commencé à se masturber alors que j’étais contre elle et que j’appuyais fortement mon corps contre le sien. Nos corps allaient dans une sorte de mouvement de va et viens, je sentais mon pubis contre le sien, avec sa main entre les deux…et elle qui gémissait dans mon oreille…C’est sans doute l’un des moments les plus chaud et excitant de ma vie sexuelle…Je repartis de la soirée totalement frustrée…mais c’était de la bonne frustration ».

Premières fois ou fois uniques, elles sont toutes exceptionnelles et diverses. Les émotions à leur comble et jamais les mêmes. Les gestes, les pratiques, les moments, les lieux, les personnes. Nos souvenirs érotiques alimentent souvent après nos fantasmes et notre histoire.

Alors, merci pour ces souvenirs.

Et maintenant à vous chères lectrices de nous raconter les vôtres !

Et bonne lecture !

Sarah

*Les prénoms et les âges ont été modifiés.

Sarah

Sarah ne parle plus trop de cul ni d'amour d'ailleurs mais ses passions demeurent : féminisme, antispécisme, santé mentale et gingembre.