Dans la catégorie “films oubliés“, Barbi(e)turix fouille la section internationale de sa dvdthèque et dépoussière Antonia’s line. Pour vous servir.
Si cela peut attiser votre curiosité déjà détonante, Antonia c’est entre autres l’oscar 1996 du meilleur film en langue étrangère. La réalisatrice, vous la connaissez peut-être : Marleen Gorris, féministe convaincue et militante. Pas de surprise donc : Antonia est un film sur les femmes pour les femmes.
Tout débute avec Antonia, une vieille femme mollement écrasée dans son lit. Une voix off, bien sûr féminine, nous annonce tout de suite la couleur : Antonia le sait, cette journée qui commence sera la dernière de son existence. S’ensuivent 1h30 de flashbacks reconstruisant la fresque familiale de la vie d’Antonia : sa fille, sa petite fille et son arrière petite fille. Vous suivez ?
Et donc, film féministe ou féminin ? On y vient. Le flashback commence peu après la deuxième guerre mondiale, alors qu’Antonia revient vivre dans le village de son enfance, avec sa fille Danielle. Or, on se doute que la condition de la femme, vu le contexte, on s’en tamponne allègrement. Et voilà qu’une quarantenaire au caractère bien trempé débarque, et lutte pour imposer sa voix dans un village aux idées passablement rétrogrades.
Antonia, c’est à la fois un film qui vante les valeurs de la simplicité (après tout, ça se passe en pleine campagne, entre les champs, les chevaux et les fermes), mais aussi celles du courage. Celui de vivre comme on l’entend, sans se laisser écraser par des schémas de pensée misogynes, voire foncièrement passéistes.
Amour, haine, courage, poésie, viol, bien-être, souffrance, philosophie, humour … Vous voulez des émotions fortes ? Suivez Antonia et ses filles, vous ne serez pas déçues. Le petit point noir, parce qu’il en fallait bien un : le film n’a pas été traduit, mais sous-titré en coréen. Et en anglais compréhensible, je vous rassure ! Alors si par mégarde vous avez zappé quelques cours de langues au collège, à vos dictionnaires Harrap’s, et bonne séance !
Anaïs