Tout le monde connaît YouPorn et compagnie : l’accès est facile et gratuit, mais le porno qui s’y trouve est généralement de piètre qualité, voire atrocement mauvais, filmé à la truelle et surtout, sexiste. Si on veut se masturber en regardant un porno de qualité, on est obligé de chercher ailleurs… Mais où ?
Toutes les lesbiennes et les bies ne regardent pas que du porno lesbien. Certaines d’entre nous n’en regardent d’ailleurs aucun. Mais pour toutes celles qui veulent découvrir des productions de qualité, il existe aujourd’hui des sites Internet pornos représentant des sexualités et pratiques diverses, revendiquant un engagement féministe ou queer.
Qu’est-ce que qu’un film porno féministe d’ailleurs ? Il s’agit, pour moi, d’un film dans lequel les codes de la sexualité ne sont pas hétérocentrées. Tout n’est pas filmé du point de vue du mec, tout n’est pas centré sur la pénétration et le film ne se termine pas forcément par une éjaculation. On peut donner de nombreuses définitions au porno féministe, mais il n’entend pas l’idée d’un porno forcément plus doux, plus amoureux ou plus langoureux. De plus, il n’est pas exclusivement fait pour les femmes ! Personne ne saurait dire vraiment ce qu’est un porno pour les femmes. Nous sommes d’ailleurs nombreuses à prendre du plaisir devant du porno destiné aux hommes.
Mais les pornos alternatifs existent, à travers des réalisatrices comme Ovidie en France, ou Shine Louise Houston aux USA, et se diffusent via des plateformes de pornos exclusivement queer et lesbiens. Une spécificité anglophone.
Shine Louise Houston est une réalisatrice américaine mais aussi la productrice de la compagnie Pink and White Productions. Fondée à San Francisco, cette maison de production a trouvé sa place parmi l’industrie du cinéma porno au Etats-Unis, bien qu’elle ne produise que des films qui mettent en avant des sexualités queer. La série The Crash Pad Series a d’ailleurs reçu de nombreux prix.
The Crash Pad Series a sa propre plateforme sur laquelle vous pouvez avoir accès à une diversité de vidéos et de personnes. L’idée de départ était en fait assez simple mais personne n’y avait jamais pensé ensemble : Il existe une clef qui donne accès à une chambre particulière dans San Francisso. Tout le monde a entendu parler de cette clef, mais peu de personnes l’ont vue. La série de films met en scène toutes les personnes qui utilisent cette chambre pour que, enfin, vous puissiez voir !
Ont participé à cette série Jiz Lee et Courtney Trouble (entre autres).
Beaucoup plus proche de la France, la plateforme de pornos et films érotiques Four Chambers a su faire sa place aussi dans le milieu. Les films, beaucoup plus esthétisés que la plupart des pornos que nous avons l’habitude de voir, apportent un nouveau souffle visuel. Bien que je regrette le manque de narration (surtout parce que j’aime les histoires), nous ne pouvons qu’être ravies de l’existence de films pornos bien filmés, dont la lumière et l’image sont irréprochables. C’est ce qu’il manquait pour apporter plus de diversité.
Enfin, en Australie, il existe les Sensate Films, dont la réalisatrice mais aussi actrice Gala Vanting est la co-fondatrice, qui produit des films et des médias à la fois destinés au web et à la presse. Les films produits sont variés mais le style penche souvent du côté du documentaire. Documentaires qui sont d’ailleurs excellents, je vous laisserai ainsi apprécier la bande annonce de Love Hard (coup de foudre du Berlin Porn Film Festival de 2014).
Sensate Films, plutôt érotique que porno, fait ce qu’on appelle du « Slow Porn » : un porno de meilleure qualité, plus accès sur l’édition, sur les détails des sensations et l’impact que les images peuvent avoir sur les personnes qui les regardent. Bref, du porn qui a de la matière, qui prend vraiment chair et qui nous rappelle que ce qui compte surtout dans le porno, c’est qu’il y en ait pour tous les goûts, qu’il élargisse le champ des possibles visuels qui nous excitent et nous touchent.
PS : Cette liste n’est pas exhaustive, j’attends toutes vos propositions pour la remplir.