Alors que la question de la diversité des genres commence à gagner en visibilité dans les médias, une partie de la communauté queer continue d’être minorée, moquée ou tout simplement ignorée. Pour combattre les stéréotypes à l’encontre des butchs, et donner une voix aux femmes qui s’identifient comme telles, Georgia Smedley et Esther Godoy, toutes deux australiennes, butchs et fières de l’être, ont lancé le fanzine « Butch is not a dirty word ».
Nous vous parlions il y a quelques mois de la disparition des butchs. Il était question de comprendre pourquoi les femmes masculines se faisaient moins nombreuses. Perçues comme ringardes, agressives, trop militantes, l’étiquette butch sonne comme stigmate d’une identité revendicatrice. A l’heure du mariage pour tous, le spectre de l’identité s’est ouvert et notre génération, qui jouit de l’institutionnalisation de l’homosexualité, est plus encline à s’affranchir de la binarité butch/fem pour construire sa propre identité, sans doute moins « visible », mais plus fluide.
Georgia Smedley et Esther Godoy souhaitent au contraire redonner leur fierté aux butchs, arguant que les hommes n’ont pas l’exclusivité de la masculinité. Sur leur site, elles affirment : » Le terme recouvre différentes significations selon les personnes, c’est pourquoi il était important pour nous de créer un espace où être butch n’est pas une impasse. Savoir que l’on est pas seule. Ce projet ambitionne de porter la voix de la communauté des femmes qui s’identifient comme masculines. »
Le zine se compose de très beaux portraits, accompagnés d’entretiens et de témoignages visant à briser les tabous et à utiliser la visibilité comme atout d’empowerment.
Le zine est en vente à 10 dollars sur le site butchisnotadirtyword.com.