Cela fait déjà un petit moment que nous suivons Léonie Pernet… Celle que nous surnommions « le poulain » il y a encore quelques années se transforme petit à petit en cheval de course, et dieu sait qu’elle doit détester cette métaphore. Auteur, compositeur, interprète, dj, elle vient de signer chez la « dysfonctional family » de KTDJ et se produira en live avec Chloé et C.A.R au Trabendo ce vendredi 20 septembre. Interview au calme, entre deux répétions.
BBX : Léo, commençons par un peu de promo. Où en es-tu ? Quels sont tes projets ?
Léonie Pernet : Je viens de signer chez KTDJ, et je vais sortir mon premier EP d’ici peu, suivi d’un album en 2014. Je joue en live le 20 septembre au Trabendo, le 21 à Tours et les quatre jours du festival Transmusical en décembre au Théâtre de l’air libre. Mon live est en route, le premier était en mai à la Cigale, mais il sera par la suite étoffé. Et puis je continue à composer ainsi que de jouer en tant que dj, dans les clubs.
Raconte nous un peu ton histoire musicale….
J’ai commencé très tôt la musique, avec le piano lorsque j’étais enfant. Puis ado j’ai fais partie d’une compagnie de théâtre alors que j’habitais Reims et j’ai composé pour eux. Je suis arrivée à Paris à 18 ans avec l’idée de vivre de ma musique. Je continuais à écrire dans ma petite chambre, puis j’ai commencé à faire des dj sets, puis, accompagnée de mes acolytes, on a eu l’idée de créer une soirée techno engagée. C’est à ce moment qu’ont commencé les Corps Vs Machine chez Moune. Puis j’ai rencontré Manu Baron, l’homme fort du label Savoir Faire et des programmations du Social Club et à partir de là tout s’est accéléré, il m’a prise sous son aile et j’ai commencé à travailler avec Yuksek en tant que batteuse. J’ai fait le tour du monde dans le cadre de sa tournée. Je suis ensuite partie à New-York pour faire de la musique, composer, travailler mon live. Cela a duré 6 mois. C’était en pleine période du vote de la loi sur le mariage pour tous en France, j’ai eu envie de créer un mix engagé, avec l’idée d’y mettre des extraits du discours de Christiane Taubira. Lorsque je suis rentrée en France, je mettais en ligne le Mix pour tous… J’ai ensuite accompagné Scratch Massive sur quelques dates, à la batterie toujours. Et maintenant ma signature sur le label KTDJ.
Pourquoi Paris ?
Il y a deux raisons: pour le fun et pour la musique. Je m’étais inscrite en fac de théologie, à l’institut des Arts Sacrés et de musique Léthargique*. J’étais très croyante à cette époque, j’avais la foi… Puis ma jeunesse m’a rattrapé, ça n’a duré que quelques mois ! C’était un trip.
Il y un écart énorme entre la musique que tu joues en dj, très techno et tes compositions, très mélodieuses, presque romantiques. Explique-nous.
D’un coté, il y a la nuit et la fête, la musique électronique, avec des choses brutales. Et d’un autre, ma vie à moi, avec ma formation très classique, ma voix, mon piano. Je suis consciente que cela peut paraitre un peu confus car j’ai été surtout visible à travers mes soirées et mes dj sets. Même si cela fait partie de moi, c’est très loin de ce que je présente dans ma musique. Je suis une artiste globale. Entre les percus de Yuksek et de Scratch Massive, la tournée au clavier avec Raphaël cet été, les soirées en tant que dj, je me considère comme une artiste aussi globale que différente, je n’ai pas de barrière. Je suis autant influencée par Chopin que par Philipp Glass. Peut-être qu’avec plus de maturité je trouverais un pont entre les deux. Les premières cassettes que j’ai acheté étaient Mc Solaar et Metallica :).
Ton Mix pour tous était un peu une première dans le petit monde des djs, c’était un acte très militant. Est-ce que l’actualité politique t’influence beaucoup ?
Je ne suis pas influée par l’actu, mais ce mix, c’était un geste militant politique et artistique, c’était nécessaire pour moi. J’étais à NYC, donc très isolée mais je suivais de près les évènements en France. J’étais très affectée mais je ne pouvais pas descendre dans la rue du coup, je me suis exprimée comme ça.
Et l’amour dans tout ça ?
Je suis amoureuse en ce moment.
Un petit questionnaire de Proust pour finir !
Ton meilleur souvenir d’artiste ? Mon dj set après Yvan Smagghe à La Machine. J’avais fait l’aller-retour NYC-Paris uniquement pour cette date tellement elle me tenait à coeur.
Ton pire souvenir? L’oubli de ma valise dans un taxi pendant la tournée avec Yuksek. Je me suis retrouvée à choisir des sous-vêtements chez Leclerc avec le tour-manager, un ancien militaire. Et j’ai donc passé 15 jours avec un sac plastique Leclerc en guide de valise.
La qualité la plus appréciable chez un artiste? L’intégrité, l’authenticité.
Ton pire défaut? Je suis hyper bordélique
Un petit mot pour ton label? Prout !
Un petit mot pour tes fans? Venez tôt vendredi, je joue à 20h!
Vendredi 20 septembre au Trabendo, Paris.
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Rag
Crédit Photo : Chill O.
*comprendre liturgique