Il n’y a pas de mode d’emploi en ce qui concerne l’excitation. Nous ne sommes pas toutes émoustillées par les mêmes choses. Pour certaines, l’odeur d’une aisselle aura le même effet que la vue d’une chemise de nuit Damart, alors que cela déclenchera des flots d’émoi chez d’autres.
Depuis que je reçois des témoignages pour des articles de cul, je remarque que la plupart des filles sont fortement excitées par des éléments visuels, alors que tout un tas d’études sexistes s’amusent à ériger en vérité générale que les hommes sont excitées par la vue et que les femmes par le fait de se sentir désirable. Non ! Nos désirs émanent aussi de nous, nous sommes des sujets de désir. Nous pouvons être excitées par des situations, des textures, des odeurs ou des sons différents. Il serait stupide de dire que les meufs, lesbiennes, bies ou hétéros ont toutes une sexualité douce, ou, à contrario, une sexualité plus fougueuse. Cela dépend des personnes que nous sommes, des personnes avec qui nous couchons et de nos humeurs, mais certainement pas de notre genre, sexe ou sexualité.
J’étais moi-même en train de me rendre compte que ce qui faisait bander ma partenaire au lit n’était pas forcément ce qui me faisait bander moi mais qu’au fur et à mesure de nos relations sexuelles, certaines caresses me faisaient de plus en plus d’effets. Je ne pense pas que ce qui nous excite un jour nous excite toujours, encore moins que ce qui nous excite avec une personne nous excite avec une autre, mais il semble y avoir des tendances qui persistent.
Nos excitations invoquent nos cinq sens : ce sont des gestes, des sons, des expressions, des regards, des textures ou des odeurs mais toutes ne nous évoquent pas les mêmes choses. Certaines font effet d’une madeleine de Proust, d’autres nous émoustillent car elles annoncent une pratique ou un jeu. Enfin, certaines, inattendues, nous font carrément bander le clitoris :
Par exemple, Charlie est particulièrement excitée par des étreintes qui ne sont pas préméditées mais peut-être un peu attendues : «Donc la position cuillère pas préméditée. Plutôt quand c’est moi qui suis dans les bras de l’autre et qu’elle me caresse tranquillement la partie bras-cou-épaules en mode « câlin avant de s’endormir » et qu’elle développe ses caresses vers les hanches et cuisses et qu’après elle capte qu’elle commence à m’exciter et qu’elle embraye sur des préliminaires. L’idée étant de rester dans la position pendant l’acte et de finir par s’endormir toujours enlacées après».
Parmi les cinq sens, l’odorat semble remporter une palme : «Ce qui m’excite particulièrement, ce sont les filles super féminines mais avec des aisselles pas épilées (pourquoi ? Peut-être parce que je suis excitée par les odeurs, je sais pas vraiment). » écrit Ophélie.
«Moi j’adore lorsque ma partenaire, qui se rend partout à vélo, arrive chez moi transpirante. C’est même mieux sans déodorant. Le trouve les déodorants du commerce hyper amers, j’ai pas envie de lécher des produits chimiques, mais ses odeurs de sueurs, ça m’évoque plein de choses. » ajoute Judith.
Ophélie ajoute qu’elle adore lorsqu’elle a « peu teasé l’autre, et qu’en glissant ta main dans sa culotte, tu te rends compte qu’elle est trempé. »
Sentir l’excitation de l’autre semble être ce qui nous excite le plus, une sorte de mimétisme du plaisir : Lola par exemple, adore pénétrer sa partenaire : « Quand je la pénètre et que je sens son vagin se serrer autour de mes doigts, ça m’excite parfois tellement qu’il suffit que je me contracte un peu, ou me frotte légèrement pour jouir presque en même temps ».
Dans le même genre, Judith ajoute qu’ elle adore lorsque sa partenaire sent sont clitoris bander : « Quand elle me pénètre, j’ai envie que ses autres doigts sentent mon clitoris. L’idée qu’elle puisse sentir qu’il bande, littéralement, m’excite beaucoup. J’ai l’impression qu’elle sent tout le désir que j’ai pour elle en ce point précis. Je crois qu’à ce moment là, j’ai envie de la faire sentir désirable. C’est du même ordre que lorsque je lui dis qu’elle est belle pendant qu’elle jouit ».
Enfin, toujours dans ce même genre d’excitation, Mona adore faire des cunnilingus « Ca me fait tellement d’effet que je me tortille en même temps ».
Puis il y a les gestes, la fougue du moment, ou les douces caresses du présent. Alors qu’Ophélie aime cette fougue qui accompagne ses relations : « Concrètement, ce que je préfère c’est quand ça se castagne un peu. Le sexe violent et sauvage, où tu plaques l’autre contre un mur, elle te retourne, se débat, te mord, t’insulte etc… Le rapport de force, mais toujours dans le jeu en somme. Et qu’importe qui a le dessus, je suis autant être sub que dom.»
Tandis que Marie est plutôt excitée par des longues caresses : « J’aime quand c’est assez doux (pas trop non plus) mais mon excitation vient au fur et à mesure, j’aime avoir le temps de mouiller, je ne veux pas aller tout de suite droit au but non plus, peut-être parce que j’ai envie de prendre le temps comme j’ai tendance à jouir vite. »
Finalement, il y a aussi ces images qui nous restent en tête longtemps après, des visions que l’on garde de ce qui nous excite :
Judith a des souvenirs très clairs de certaines visions : « J’ai encore en tête des images de ce qui m’excite vraiment, quand je vois l’autre se cambrer sous ma langue ou que je vois la courbe de sa gorge et que je m’imagine y passer ma langue. Parfois, j’ai l’impression d’être dans un film, il y’a quelque chose de l’ordre de l’exhibition en fait, ça m’excite terriblement ».
Pour Ophélie, c’est à peu près similaire « Je suis très sensible au expression du visage (la bouche qui s’entre-ouvre quand tu racontes des saloperies), et à la cambrure des reins. »
Et vous, qu’est-ce qui vous excite au lit ?
Sarah