Barbi(e)turix a assisté à la représentation parisienne de Nora Hamzawi à la Cigale. Devant les rires unanimes entendus dans la salle du début à la fin du spectacle, nous nous devions de vous parler de cette humoriste à qui l’on promet un bel avenir. C’est notre premier coup de cœur de 2016.
crédit photo : Sylvain Norget
Née à Cannes, ville cossue de la région PACA, Nora grandit à Paris dans le très chic XVIe arrondissement. Elle commence le théâtre au collège en s’inscrivant aux Cours Florent qu’elle quitte plus tard pour l’Atelier Fanny Valon. En parallèle, elle démarre le Droit à la fac avant d’abandonner pour suivre des études de com / pub / marketing au CELSA. Suivant les conseils d’une amie, elle envoie ses textes à plusieurs sociétés et se fait repérer en 2009 par le festival Juste Pour Rire de Nantes qui l’invite à participer à des scènes ouvertes. Ces dix minutes de gloire lui ouvrent les portes de deux petites salles parisiennes, La Petite Loge et Le Bout. Elle y fait ses premiers pas avec son Nora One Woman Show. En 2010, elle présente son deuxième spectacle Le show inutile à La Loge. En parallèle, elle aiguise sa plume pour plusieurs séries de M6 dont Scènes de ménage et enchaîne les petits boulots… En 2012 elle quitte tout pour se lancer pleinement dans son nouveau spectacle intitulé simplement Nora Hamzawi. Coup de cœur du jury de plusieurs festivals d’humour, elle obtient en 2013 le prix de l’écriture décerné par la prestigieuse Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques (SACD). Depuis, Nora mène toujours une vie en parallèle mais cette fois-ci au devant de la scène : chroniqueuse pour France Inter puis dans Le Grand Journal de Canal+, et même comédienne dans quelques films (La fille du 14 juillet, L’Ex de ma vie…)
Nora Hamzawi : « L’effet boule de merde » par franceinter
Son troisième spectacle éponyme affiche chaque soir complet. Nora y raconte ses histoires de meuf, comme la plupart des one-woman-show. Si les thèmes abordés ne sont pas révolutionnaires, la façon de les mettre en scène sort du lot. Rien à voir avec Bérengère Krief ni Florence Foresti, bien qu’elles partagent toutes une forte présence scénique et un talent certain. Look faussement négligé, débit mitraillette (n’y allez pas avec votre copine danoise en échange Erasmus, elle aura du mal à suivre) et vannes percutantes. Nora assure et n’hésite pas à avoir un humour un brin borderline. Picole, bouffe et sodomie font très bon ménage dans ce show mettant en avant le quotidien d’une trentenaire névrosée, obsessionnelle et égocentrique. On évite l’éternel sujet je-recherche-un-prince-charmant, Nora Hamzawi étant plutôt une étude comportementale – très subjective – des femmes d’aujourd’hui. Les hommes en prennent aussi pour leur grade…
crédit photo : Capucine Bailly / Cheek magazine
Le spectacle est fluide et à la fois totalement déconstruit à tel point qu’on a l’impression d’assister à une séance d’impro d’une seule traite. C’est rythmé, dynamique, on en ressort galvanisés. La salle rit aux éclats. Pas étonnant, tout le monde se reconnaitra dans ce spectacle, quel que soit l’âge ou le genre. Celle qui souhaitait que son spectacle fasse écho « à la vie des gens » a donc atteint son objectif avec brio !
☞ N’hésitez pas à voir Nora Hamzawi lors de sa tournée en province le 27 janvier à Sanary sur Mer, le 28 janvier à Aix-en-Provence, les 30 et 31 janvier à Nantes, le 18 mars à Saint-Etienne et le 19 mars à Lyon. Pour les parisiennes, Nora sera au théâtre Le République du 15 janvier au 11 février.
crédit photo Une : Baltel /SIPA